Jean-Baptiste ALLAIN-DUPRÉ (1739-1822), compositeur
méconnu
par Philippe Allain-Dupré (son arrière-arrière-arrière petit-fils) Documents sur la vie de Jean-Baptiste Allain-Dupré Dictionnaire de biographie français par L. de Grandmaison 10. ALLAIN-DUPRÉ (JEAN-BAPTISTE), organiste. Fils de Pierre Allain-Dupré, huissier à cheval du Châtelet de Paris, et de Mathurine Lecointe, il naquit à Château-Gontier (Mayenne), le ler août 1739. Après avoir été organiste de l'église Saint-Pierre du Mans, il fut reçu en la même qualité par délibération du chapitre de la collégiale de Saint-Martin de Tours du 6 décembre 1761; son traitement annuel, fixé d'abord à 700 livres, fut, par une nouvelle délibération du 23 novembre 1765, porté à 800, ad nutum tamen nostrum, ajoutent les chanoines. Allain-Dupré épousa, le 23 janvier 1770, en l'église Saint-Saturnin de Tours, Généreuse-Louise, fille de feu Louis Chevrier et de Jeanne Dupuy, dont il eut plusieurs enfants; la bénédiction nuptiale leur fut donnée par son frère, le curé de Véretz, dont il sera question plus bas, en présence d'un autre frère, François-Claude Allain-Dupré. Après la suppression du chapitre de Saint-Martin de Tours, son traitement, en qualité d'ex-organiste, fut fixé par arrêté du département, en date du 12 septembre 1792, à 700 livres et, le lendemain, il prêta le serment de liberté et d'égalité devant l'administration municipale de Tours. Il avait été élu officier municipal de cette ville, le 21 novembre 1791 ; Il devint plus tard un des dix membres du comité de surveillance révolutionnaire de Tours, qui fut institué par les représentants du peuple près l'armée de l'Ouest, le 18 octobre 1793, et eut pour président Sénar. Il résidait encore à Tours, section de la Poissonnerie, le 29 vendémiaire an VII (20 octobre 1798), jour où il prêta le serment de haine à la royauté et à l'anarchie; nous ignorons le lieu et la date de sa mort. Dupré, d'après un organiste de Tours, Boyer, qui l'avait entendu, rivalisait de talent avec les premiers organistes de la capitale. Il possédait une science profonde de l'harmonie; quand il voulait être chantant, ses idées étaient parfois communes, mais il les rendait en grand maître. Son jeu, toujours net, égal, d'un aplomb, d'une mesure invariables, était le plus beau modèle que l'on pût se proposer d'imiter. Le célèbre Lesueur, encore tout jeune, fut attaché, vers 1783, à la chapelle de l'église Saint-Martin de Tours; Dupré l'encouragea et reprenait parfois le sujet des fugues du jeune compositeur : il les traitait avec un tel talent que, longtemps après, l'artiste, devenu célèbre, disait à Boyer que, remaniées ainsi, elles lui faisaient " venir la chair de poule " . La bibliothèque municipale de Tours (ms. 336) possède le manuscrit autographe d'un divertissement héroïque en deux actes, dont Dupré a écrit la musique sur les paroles de Bernard-Prudent Bruley, trésorier de France à Tours : Apollon et Cyrène, 1771. Un autre exemplaire de cet ouvrage appartient à la famille Bruley. Jean-Baptiste Allain-Dupré avait un frère aîné, René-Jacques, né à Mayenne, le 24 septembre 1736, et baptisé le lendemain en l'église Notre-Dame. Curé de Véretz (Indre-et-Loire), depuis 1768, il prêta le serment constitutionnel, le 23 janvier 1791, et continua à exercer le culte dans cette paroisse. Le 9 pluviôse an II (28 janvier 1794), il abdiqua les fonctions de prêtre pour ne plus s'occuper que des devoirs " d'un franc et loyal républicain, d'un vrai sans-culotte, d'un homme libre" et déclara n'avoir pu retrouver ses lettres de prêtrise. En messidor an VI (1798), il parait avoir repris l'exercice du culte et est qualifié ministre du culte catholique de la commune de Véretz. Une note de la préfecture d'Indre-et-Loire (sans date, mais de 1802) porte à son sujet : soumis, homme de beaucoup de mérite, républicain, les habitants de Véretz réclament en sa faveur. Le 20 fructidor an XI (7 septembre 1803), il fut nommé par l'archevêque de Tours desservant de la Chapelle-aux-Naux et prêta en cette.qualité le serment d'obéissance et de fidélité au gouvernement, le 21 frimaire an XII (13 décembre 1803). Il mourut dans cette paroisse en septembre 1809. |
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